ici

C'est vraiment dingue comme tout peut commencer, mais aussi comme tout peut s'arrêter en un rien de temps. Comme tout peut redevenir sombre tout à coup, même lorsque tu croyais que la tempête était passée, comme la pluie peut revenir si rapidement. J'y ai jamais vraiment cru. À ça, cet espoir qui semblait vraiment trop beau pour être vrai. J'aurais du me douter. Me douter que tout ça n'était qu'une nouvelle ruse par cette putain de vie pour m'abattre une fois de plus. 

One more time. 

N'empêche qu'il y a des choses qui, même si on fait tout pour qu'elles ne fassent pas mal, te déchirent quand même. C'est triste. Parce qu'au fond, oui, bien sûr que j'y ai cru. Et oui bien sûr que les larmes ont coulées. Et oui bien sûr que tout est tombé en lambeaux. Et oui bien sûr qu'ils n'ont absolument rien compris. Ils semblaient surpris, tous, de voir ces larmes, ce mascara, couler le long de mes joues. Comme s'ils ne les avaient jamais vu...comme s'ils ignoraient tout. 

"Mais qu'est-ce que tu as??" "Ca va pas??" "Viens on va parler"

Laissez-moi. Vous êtes tous faux. Vous ne remarquez que quelque chose va mal seulement quand les larmes coulent. Je vous hais tous. Comme si vous vous souciez de mes réponses. Vos yeux criaient que non. Comme si vous me connaissiez...Comme s'il savait quelque chose de moi.

Alors j'en suis là. Au bord du gouffre, au bord de moi-même, m'apprêtant à sauter. Dois-je le faire ? J'ai l'impression qu'il n'y a aucune autre solution. C'est ma destinée. Mais pourtant j'hésite encore. Une part de moi me dit qu'il reste une lueur d'espoir. Mais lorsque personne ne vient faire grandir le feu, il ne peut s'élever de lui-même non ? Alors j'attends. Entre la vie et la mort comme ils diraient. Je suis là sans y être. Je t'écoute sans t'entendre. Je te regarde sans te voir. Je vis mais je suis déjà morte à l'intérieur, tu sais. Je suis vide. Il n'y a plus rien à l'intérieur. Je ne ressens plus rien. Lorsque la peine t'a engloutie toute entière, elle te contrôle. Alors elle ne parait plus menaçante. Elle fait partie de toi. 

Lorsqu'elle me l'a dit, ce sourire désolé sur le visage, ce sourire qui signifiait "ne t'écroule pas je t'en supplie" , je n'ai rien ressentis. Pourtant la déchirure s'est réouverte. Plus profondément que la dernière fois. Plus intensément. Je suis tombée si bas. Plus bas encore que je ne l'ai jamais été. Et j'ai eu mal. Toujours.

J'essaie d'entrevoir encore de la lumière, tu sais. J'essaie de m'accrocher. Mais je crois, que chaque seconde qui passe, je meurs encore un peu plus. La mort est si proche, mais si loin. À quoi bon vivre lorsqu'on est rien ? À quoi bon s'accrocher à cette foutue vie si on sait qu'elle nous fera lâcher chacun des doigts, un par un, comme dans les films? La différence, c'est que dans les films, le héro arrive à remonter la falaise au dernier moment, au dernier doigt, et à tuer le méchant. La différence, vois-tu, c'est que je n'y arriverai pas. Je ne remonterais pas. Je laisserais la vie détacher chacun de mes doigts puis me balancer dans le vide. 

Sauf si tu m'aides. Mais j'ignore où tu es. Je l'ignore. 

J'y crois. En la vie. J'y crois.

à n. à celui qui t'emmerdera.